Ouverture et ateliers sur des murs en pisé à Revel-Tourdan
Arnaud et Elsa ont fait un choix stratégique très pertinent : s’occuper d’un petit bâti en pisé pour se faire la main puis, dans un second temps, il réhabiliteront leur maison en pisé également.
Ce chantier concerne donc une ouverture, plein Sud, dans un mur en pisé avec un soubassement en galets.
Voici un time-laps qui résume en 1' 45'' notre chantier.
Dans la suite de l'article, vous trouverez quelques détails techniques.
1. Analyse de la terre à pisé dans l'objectif de l'utiliser pour faire des enduits.
Arnaud et Lisa ont un pisé très particulier. Dans toute la littérature concernant le pisé, nous trouvons que le pisé est un béton d'argile, que la variété granulométrique est très variée, que l'on peut peut donc y trouver des plaquettes d'argile de 2 microns d'épaisseur jusqu'à des cailloux de plusieurs cm.
Et qu'il s'agit d'une terre peu argileuse.
Et bien, ce n'est pas du tout le cas pour ce bâti en pisé. Les grains sont tellement fins que le pisé n'aurait pas besoin d'être tamisé pour appliquer un... enduit de finition !!!
En fait, je pense qu'une fois que la technique de pisé a été "vulgarisé" au XVIII (grâce à Cointereaux : 1740-1830 avec son concept d'agritecture, plus que jamais d'actualité...), les personnes prenaient la terre qui était à leur portée. Que la terre soit argileuse ou pas. C'est ensuite le taux d'humidité qui facilitait ou pas la mise en oeuvre. Cela peut, à priori choquer comme concept mais après avoir encadré plus de 200 chantiers, j'ai observé qu' il y a autant de terre, issue de bâti en pisé, qui confirme les critères mentionnés ci-dessus que le contraire....
Les échantillons ne sont pas très simples à analyser.
L'objectif est de déterminer celui qui est le plus gras
(donc comprenant le plus d'argile donc de terre) sans fissurer.
Le résultat : 1T/1S serait le plus probant.
le miroir de positionnement aide pas mal à retrouver le trou... 50 cm plus loin.
Sinon, l'astuce d'avoir un burineur avec un niveau intégré... ou presque.
Voici un petit film avec Oyana qui explique avec Marc comment utiliser le miroir de positionnement
et Arnaud qui remet de l'ordre dans les galets.
Le chaînage d'angle avait bien travaillé mais il avait conserver son "fruit". Une solution consistait à le reprendre en ajoutant des liaisons complémentaire en guise d'harpage entre l'angle et le mur en pisé. Les galets, bâti avec un mortier très maigre (peu riche en chaux) en opus specatum (arrêtes de poisson), s'effritaient très facilement. Arnaud a donc dû refaire une bonne partie de ce chaînage, côté Sud et Ouest. Le voici au Sud.
En attendant d'être 3, rien de tel que de méditer en assurant les finitions ;-)
La fissure étant stabilisé, nous l'agrandissons pour la combler de mortier de chaux et y insérer 2 belles "agrafes". C'est Gaël qui commence à s'en occuper. Le voici à l'ouvrage. La grande disqueuse, est beaucoup plus agréable à l'extérieur..
